Henri (ex-Hirtzel) HEMENDINGER (fils de Marx) de Grussenheim (Haut-Rhin) a épousé (mais pas à Grussenheim) Leya WEIL. Ils ont eu au moins un fils, Raphaël, né le 21 juin 1821 à Grussenheim. Leya est morte dans la même localité le 19 mai 1853.
Son acte de décès (n° 18 de 1853, vue 388/453) n'indique pas sa filiation et se borne à la dire originaire de Soultz dans le Bas-Rhin et âgée de 69 ans, ce qui la ferait naître vers 1783-84.
Pourtant, elle est introuvable dans les divers Soultz en 1784. Et aucune de ses homonymes recensées ailleurs ne semble pouvoir faire l'affaire.
Elle a donc dû naître un peu après 1784. Mais où ? Et où se trouve-t-elle en 1808 ?
Apparemment pas à Soultz-sous-Forêts (dont le registre de prise de nom a été conservé, à la différence de celui de Soultz-les-Bains).
Ce pourrait être une fille de l'Abraham WEYL qui est en 1784 à la tête de la famille 6 de Soultz-les-Bains et qu'on retrouve en 1808 à Obernai. Mais elle-même ne s'y trouve pas, et ne s'y est pas mariée.
En fait le couple s'est marié à Grussenheim en 1807 !
Mais l'année suivante, l'époux se déclare tout seul, juste avant son père, si bien qu'en reconstituant les familles, Pierre Katz a cru qu'il était majeur mais encore célbataire.
Quant à l'épouse, elle semble avoir négligé de se rendre à la mairie...
La reconstitution des familles de Grussenheim en 1808 est rendu difficile par le fait que les épouses ne se présentent pas toujours après leur mari ou leurs enfants, mais parfois de façon totalement indépendante et sans faire état de leur situation matrimoniale.
Or, nous avons trois Henri (ex-HIRTZEL) HEMMENDIGER, cousins germains homonymes nés en l'espace d'une vingtaine d'années. Bien qu'ils meurent tous trois après 1851, on n'en trouve que deux dans le relevé du recensement de cette année-là établi par Pierre Katz :
Pierre Katz a marié à tort le premier Henri avec une Richardis (ex-Leyen) WEIL (n° 56) qui s'est déclarée bien avant lui, juste avant sa soeur et juste après l'épouse de Marx HEMMENDINGER qui est en fait sa belle-mère.
On a en effet un Isaac HEMMENDINGER, né le 22 avril 1809 et marié le 26 août 1835 qui se présente comme le fils d'un Henri et d'une Richardis WEIL, mais dont les parents (compte tenu de leur âge et de la présence d'Emmanuel SAMUEL, oncle du futur, au mariage) ne peuvent être que le couple formé en 1807.
La Léa WEIL objet de la question a donc rapidement abandonné l'étrange prénom de Richardis qu'elle avait adopté (par imitation de sa belle-mère ?) non sans réticences (cf. les ratures de la déclaration) en 1808.
Reste à savoir qui était la Dina BLOCH dont le premier Henri, père d'un fille en 1808, meurt veuf en 1860. Etait-elle déjà décédée en 1808 ? On correspond-elle à une BLOCH isolée (Eve, n° 151 ou Rachel, n° 199) de la déclaration de 1808 ?
L'acte de mariage du 6 nivôse an V répond en partie à mes interrogations concernant le n° 106 de 1808 puisqu'il montre que la mère de Nannet HEMMENDINGER (n° 107) est Brendel MEYER (Famille 14 de Duttlenheim en 1784).
Cependant, comme indiqué dans un de mes messages précédents, il ne faut pas confondre le n° 35 Marx HEMMENDINGER (1748-1817) avec son frère Meyer, décédé avant 1784, ni le n° 34 Henri HEMMENDINGER (fils de Marx) qui se marie en premières noces en 1807 avec Leya WEIL et meurt en 1859 âgé de seulement 75 ans (selon l'acte) avec le n° 106, son cousin (fils de Meyer) homonyme mais nettement plus âgé qui se marie dès 1796.
D'ailleurs, Brendel MEYER n'est pas décédée avant 1807 puisqu'elle est présente et consentante au mariage de sa fille en 1829 : elle a simplement omis de se déclarer en 1808.
Reste à savoir où et quand elle est décédée, et où et quand son époux s'est remarié avec Dina BLOCH dont il est dit veuf en 1860. Ces événements ne semblent pas s'être produits à Grussenheim.
Ces questions sont à rapprocher du fait que le n° 106 de 1808 n'est pas recensé comme juif à Grussenheim en 1851. Il peut certes s'agir d'une erreur de classement (Pierre Katz avait bien découvert que le rabbin de Wintzenheim avait été considéré comme de religion catholique !). Mais on peut aussi imaginer qu'il a momentanément quitté Grussenheim avant de revenir y mourir à un âge très avancé.